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Quand mes lunes tambourinent..s'accompagner

Dernière mise à jour : 20 mai 2021


Quand mes lunes tambourinent..

dans mon ventre, je suis chavirée, douleur, acceptation , fatigue, colère.. traversée du désert.. nettoyage à fond, mon corps se tend, se détend...

excitation , lâcher prise.. Je cherche à m' auto accompagner de mes sources intuitives, archaïques de femmes.

Dormir, se masser, prendre un bain, boire une tisane chaude, mettre mes mains dans la terre, écouter une musique, trouver cette petite chanson qui réconciliera mon corps, mon coeur de femmes dans ce passage mensuel...

Les envies dansent, balancent, du chaud au froid, appel de la terre mère, de la rivière, du volcan, à la transhumance...

Voyage intrinsèque des cellules au liquide révolutionnaire de la femme lunaire à la femme solaire captive de sa liberté de découverte émotionnelle, énergétique...Libre de toute attente.

Ressource je cherche dans mon quotidien les gestes appropriés, les connexions, les créations...

j'explore, apprivoise, expérimente, m' en accapare

Un bain chaud avec une poignée de gros sel, de pétales de rose, qui relaxe , détend .. suis toile à peindre, Déesse allongée, enfermée dans ma hutte, ma petite grotte., découverte en immersion, profondeur.

Me couvrir, m' enlacer, m' enserrer mon ventre d'un châle Mexicain" le rebozo" sensation, émotion d' une caresse ferme, apaisante calmante...le garder longtemps tout contre mon ventre pour lui dire ces mots doux, ce bercement dans la douleur, le spasme que l' ailleurs est possible...

Masser mes jambes gonfler, mes racines assoiffées avec de l' huile de rose musquée, parfumer de lavande fine, du cyprès, drainer, les trop pleins accumulés sur ce mois passé

Masser encore le ventre, les seins d'huile de pâquerette, de mots tendres et réconfortant .

Déposer un peu d' huile de camomille et boire l'infusion chaude, calmante...camomille, menthe, mélisse , angélique, framboisier, ortie, mon corps en réclame

Marcher pied nu sur le ventre de la terre, sentir la fraicheur, la lune au dessus clignant d' un oeuil complice.

Dormir, rêver, écrire, se laisser porter par des songes et puis peindre, frotter les pastels sur la peau du papier, aimer.

Laisser ma maisonnée se débrouiller, ne rien faire , allonger sur ce transat à regarder les feuilles verdoyantes, les oiseaux qui batifolent..

La vie qui roucoulent son abondance, offrande mon sang se donne à la terre..

Chanter un mantra, les mains en mudra sur mon coeur, extatique je contemple les étoiles imaginaires.

Calmer la douleur qui cognent à l' esprit par le breuvage d' un citron, le jus orangé des carottes, humer la menthe poivrée, masser mes tempes de gauthérie, essentielles, plantes immortelles de ses savoirs bienfaiteurs.

Trouver la position pour faire naufrage et m' abandonner dans cette obscurité ou la grande déesse, je sais, vieille sur moi.

Me dénuder des tissus serrés et laisser ma peau ivre respirer l' air, le parfum des herbes d' été mouillé par l' orage éclatée..

Danser des petits mouvements accompagnement mon bassin dans un enfantement, expulsion du rouge.

Et puis ne plus bouger les jambes en semi lotus, assise sur la vibration du sol et se laisser nourrir d' un presque rien, portant ma croupe, mon échine, mon ventre, ma colone jusqu' à mon coeur dans ce palais qui est ce vase de la femme que je suis, que nous sommes.

Véhicule magique d' être humaine et chair, les cheveux au vent trouvant l' amour.

Et bien..

Le passage ne s' arrête pas, il revient, marche des femmes depuis la nuit des temps, rivière rouge qui jamais ne se tarie....

Quand mes lunes tambourinent, je me réjouie, un cycle fini, recommence,..

C'est une romance de soi, ou je m' apprivoise à être sauvage.


Yaël Catherinet-Buk

Le chant des arbres


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